Benchmark Européen du Biométhane : édition 2025

La filière Biométhane en Europe poursuit une dynamique de croissance soutenue, avec plus de 1500 unités de biométhane recensées en Europe fin 2024. Cette croissance est tout particulièrement tirée par la France et l'Italie, bien que l'on assiste à l'émergence de nouveaux marchés clés, notamment en Espagne. 

Cette capacité de 60TWh/an est la somme de plus de 1500 unités de biométhane recensées en Europe à fin 2024. Cela représente néanmoins moins de 5% de la consommation totale de gaz du continent.

L'année 2024 confirme l'accélération de la filière avec une capacité de production totale de biogaz en Europe de plus de 260 TWh/an, dont 60 TWh/an de biométhane. Cependant, le potentiel de croissance reste immense et largement inexploité sur le continent.

Le marché européen révèle un écart significatif entre la production actuelle et le potentiel méthanisable identifié :

• Environ 20 % du potentiel d’intrant est valorisés aujourd’hui , ce qui ouvre d’importantes perspectives de développement pour la filière
• Néanmoins, il est important de noter que dans certains pays, la disponibilité des intrants peut déjà commencer à être une contrainte

Les mécanismes de soutien à la filière biométhane évoluent, passant des mécanismes de soutien à la production vers les mécanismes de soutien aux usages finaux dans les pays où la filière est mature.

Historiquement, le soutien se faisait principalement via des feed-in tariffs, des feed-in premium et des subventions pour les investissements de production de biométhane. Ces mécanismes de soutien à la production perdurent dans les pays où la filière est en émergence , car ils offrent un cadre stable à long terme pour les investisseurs et sont plus simples de mise en œuvre.

Aujourd'hui, dans les marchés matures, la tendance se concentre sur les mécanismes d'incorporation pour flécher la valorisation du biométhane vers les usages finaux.

Cela repose notamment sur la mise en place de mécanismes d’incorporation. Dans le secteur du transport en France et aux Pays-Bas par exemple, les producteurs de carburants seront progressivement assujettis à des obligations d’incorporation de biométhane.

La valorisation des certificats associés jouent un rôle central pour couvrir le surcout de production du biométhane par rapport au prix de marché du gaz. Ces prix sont très hétérogènes , mais ces certificats restent néanmoins essentiels pour couvrir l’écart entre le revenu de la vente de la molécule de gaz et le coût de production , assurant le développement de la filière sans peser sur les finances publiques. Les certificats (GOS, POS notamment) peuvent également être valorisé de façon volontaire, par exemple dans le cadre de l'EU ETS. 

Pour que la filière biométhane continue sa structuration et puisse atteindre l'objectif ambitieux de 35 bcm à horizon 2030 , plusieurs enjeux majeurs doivent être adressés :

1. Améliorer la compétitivité économique : rendre le biométhane plus attractif économiquement par la valorisation des coproduits (CO2 biogénique, digestat,…) et des gains d’efficacité (réduction des fuites de méthane, amélioration de la performance énergétique,…)
2. Garantir un cadre de soutien stable et harmonisé : assurer de la visibilité à long terme et harmoniser les mécanismes à l’échelle européenne (en particulier les systèmes d’échange des GO et de POS)
3. Reconnaître la valeur de décarbonation du biométhane : reconnaitre la valeur de la décarbonation permise par le biométhane dans les mécanismes de compatibilité carbone, pour permettre le développement à grande échelle des BPAs entre industriel et producteur