Agrivoltaïsme : un gisement énergétique important
L’agrivoltaïsme désigne l’ensemble des solutions combinant production agricole et production d’énergie photovoltaïque sur une même parcelle, en veillant à ce que l’activité agricole demeure prioritaire.
L’agrivoltaïsme se donne pour objectif de créer une synergie entre agriculture et énergie afin de favoriser la protection des cultures, l’adaptation au changement climatique, la diversification de revenus et l’optimisation de l’usage du foncier.
Cette approche prend place dans un contexte énergétique exigeant : la France ambitionne de multiplier grandement ses capacités solaires d’ici 2050, avec une trajectoire visant 100 GW. Pourtant, le secteur fait face à plusieurs défis : disponibilité foncière, acceptabilité locale, incertitudes réglementaires, et définition de modèles économiques.
Du côté du monde agricole, les enjeux sont aussi pressants. Le changement climatique fragilise les exploitations avec une multiplication des aléas (sécheresses, gel, stress hydrique). Le baromètre de Sun’Agri 2025 souligne par exemple que 93% des exploitants interrogés ont été victimes d’aléas climatiques sur les 3 dernières années. Le secteur agricole est aussi fragilisé par la perte de terres cultivées. Chaque année en moyenne entre 50 000 et 60 000 hectares de terres agricoles disparaissent sous l’effet de l’artificialisation des sols, de la déprise agricole et des transformations d’usage. À cela s’ajoutent la crise du revenu, la difficulté de transmission des exploitations et la nécessité de renforcer la résilience des filières.
Dans ce double contexte — transition énergétique accélérée et fragilité croissante du secteur agricole — l’agrivoltaïsme apparaît comme une réponse pertinente, capable de répondre aux attentes des deux filières. Mais si les promesses sont fortes, les défis restent nombreux : cadre réglementaire encore jeune, modèles économiques à stabiliser, sécurisation des revenus agricoles, et nécessité d’une coopération plus fluide entre acteurs.
Le 12 novembre 2025, Sia a réuni des représentants des filières engagées dont l'agriculture, la finance, l'assurance, l'énergie et les pouvoirs publics autour d'un enjeu commun : quelles conditions réunir pour faire de l'agrivoltaïsme une filière à la fois agricole, énergétique et économique viable ?
Le panel d'intervenants composé d'Ugo Batel, Directeur Innovations et Transitions à la Coopérative Oxyane; de Mélanie Vilboux, Responsable Nationale Marchés Agriculture et Viticulture chez Banque Populaire; David Taupiac, Député du Gers; Cyrille Bouhier de l'Ecluse, Directeur Développement Agrivoltaïsme et Relations Territoires chez Photosol; et Vincent Allonier, Directeur services Energies chez Howden, a animé les échanges. Ceux-ci ont révélé une convergence sur le fait qu'un projet agrivoltaïque est d’abord un projet agricole, énergétique ensuite. En effet, si l'agriculteur n'y gagne pas en rendement, en résilience ou en revenu, le projet ne peut être durable. Les intervenants ont ensuite identifié une feuille de route à quatre piliers permettant le développement de projets durables :
Sia s'appuie sur 3 convictions fondatrices qui orientent nos analyses et nos recommandations :
Nous agissons donc sur trois fronts pour industrialiser la filière :
L'agrivoltaïsme est une opportunité industrielle qui exige rigueur agronomique, ingénierie terrain et financement adapté. Prêt à passer à l'action ? Contactez Matthias Hamaï ou Camille Marzuoli pour explorer comment construire ensemble une proposition adaptée à votre besoin et accélérer votre activité.
Partner, Energie, Utilities et Environnement | Paris
Camille, Partner dans le pôle Energie & Services publics . Il dirige et soutient les opérateurs de réseaux et les services publics dans leur transformation globale vers des performances et une durabilité accrues au profit de l'ensemble du système énergétique.