Aller au contenu principal

Le BIM, une composante-clé du bâtiment 4.0 - Volet 3

Malgré son fort potentiel, le BIM reste confronté à des freins humains, techniques et financiers entravant sa pleine adoption

Des leviers existent pourtant, qui nécessiteraient des investissements estimés par Sia Partners à hauteur de 110 millions d’euros d’ici trois ans en France pour répondre aux enjeux de compétences et d’outils de la filière. Des investissements ambitieux sont nécessaires pour accompagner la transformation BIM de la filière bâtiment en France. Mais ceux-ci ne doivent pas se faire sans transformer les pratiques de la filière dans le cadre d’une stratégie BIM pensée sur le long terme : repenser les organisations, les processus et les compétences dans leur globalité est une condition sine qua none pour mener à bien la transition BIM.

La généralisation du BIM dans les prochaines années est conditionnée par la levée de verrous

Malgré les nombreuses opportunités qu’il offre, le BIM reste peu répandu et peu maîtrisé dans le secteur du bâtiment. En 2017, le taux moyen de l’appropriation du BIM en France (PTNB) s'estimait à 35%. Ce chiffre est à modérer car il regroupe tous les niveaux de BIM, y compris le BIM niveau 1 largement acquis dans le secteur du bâtiment et proposant des fonctionnalités à plus faible valeur que les niveaux 2 ou 3.

Différents freins sont identifiés pour expliquer ce faible taux d’adoption du BIM en France : nous proposons dans la suite de cette étude de les analyser et d’identifier les leviers à actionner par la filière bâtiment pour généraliser le BIM à l’ensemble de la filière : 

  1. Acquisition de nouvelles compétences et transformation des méthodes de travail. 
  2. Standardisation IT et interopérabilité des logiciels. 
  3. Responsabilité juridique et propriété intellectuelle. 

         → Coûts et investissements nécessaires. 

 

Des leviers à mettre en œuvre pour appréhender les principaux freins et dynamiser l’adoption du BIM

  1. Acquisition de nouvelles compétences et transformation des méthodes de travail : 

Formation des équipes internes, recrutement d’une expertise externe ou sous-traitance/co-traitance des compétences BIM, différentes solutions existent pour accompagner la montée en compétence du secteur.

  1. Standardisation IT et interopérabilité des logiciels :

Les protocoles standardisés et les formats d’échange universels, ouverts et accessibles à tous, apparaissent comme une réponse à cet enjeu d’interopérabilité. S’ils sont aujourd’hui en cours de développement, ils font l’objet d’une forte mobilisation de la part des acteurs au niveau mondial.

  1. Responsabilité juridique et propriété intellectuelle : 

Définir les responsabilités des différents acteurs et le régime de propriété à appliquer au BIM, adapter la contractualisation d’un projet aux processus BIM permet d’établir un cadre clair autour du projet.

Des investissements ambitieux à mettre en regard du potentiel de gain pour le secteur

Des coûts conséquents induits par les enjeux de compétences et d’outils BIM : 

  • Coûts et investissements nécessaires : 

Le déploiement du BIM à l’ensemble de la filière du bâtiment implique des coûts importants (montée en compétence des professionnels, outils BIM, etc.) et nécessite des investissements en conséquence. 

 

Des investissements pour dynamiser l’adoption du BIM : 

Sia Partners estime à 110 M€ les investissements nécessaires dans les trois années à venir pour accompagner la transition BIM ainsi que  la montée en compétence et l’équipement des acteurs concernés. Cependant, les gains du BIM pour le bâtiment sont avant tout conditionnés par la capacité de la filière à se transformer, à changer ses pratiques : investir dans le BIM sans considérer ces points essentiels pourrait être inefficace, voire improductif.