Aller au contenu principal

20 Chiffres à retenir sur les Banques Françaises en 2018

Créé en 2016 au sein du cabinet Sia Partners, l'Observatoire des Banques a pour objectif d’analyser la performance des banques françaises à partir des données publiées par chacun des principaux acteurs, notamment au titre de l’information périodique (ex : document de référence).

Découvrez dans cette troisième publication 20 graphiques présentant les chiffres ou indicateurs à retenir des résultats de l’année 2018 de six grands établissements bancaires français (BNP Paribas (BNPP), Crédit Agricole (CA), Société Générale (SG), BPCE, la Banque Postale (LBP) et le Crédit Mutuel (CM)), à travers les thématiques suivantes : (1) la performance financière, (2) la gestion de bilan, (3) l'efficacité opérationnelle et le rendement actionnarial, (4) la gestion des risques et (5) la responsabilité sociale en entreprise (RSE).

Pour une visualisation interactive cliquez sur le lien 

4 chiffres sur les performances financières des banques françaises en 2018

1- Autopsie du PNB des banques françaises

147 Md € (+0,87% par rapport à 2017)

Le total du Produit Net Bancaire (PNB) - qui correspond à la différence entre les produits et les charges d’exploitation bancaires générés par l’ensemble des activités de financement de l’économie d’un établissement bancaire - des six banques françaises de l’échantillon atteint 147 milliards d'euros en 2018. Il est composé à 47% de la Marge Nette d’Intérêts (MNI), à 28% de commissions, à 8% de résultats sur opérations financières et à 17% de résultats autres.

 

2- Décomposition détaillée du PNB des banques

44,8% (-2,6 points par rapport à 2017)

Comme en 2017, la MNI et les commissions restent les principales composantes du PNB des banques françaises. La MNI représente en moyenne à elle seule 44,8% du PNB. Sa part  dans le PNB du groupe CA est la plus importante parmi celles des six banques de l’étude, avec 56% de son PNB associés aux intérêts. Toutefois, malgré le fait qu’elle reste la principale composante, sa part baisse en moyenne de 2,6 points par rapport à 2017 et cela jusqu’à 7 points pour LBP et le groupe BPCE. Contrairement à l’ensemble des banques, le poids des commissions est supérieur à celui de la MNI pour ces deux banques. Soulignons ici que LBP est l’acteur qui présente la plus grande proportion de commissions puisqu’elles constituent 44% de son PNB en 2018. En ce qui concerne les autres composantes du PNB, la SG possède les résultats sur opérations financières les plus importants (en pourcentage du PNB) avec 21%. Le Crédit Mutuel a quant à lui 26% de son PNB dans la catégorie « autres » (incluant les produits nets des activités d’assurance), suivi par la part des commissions à hauteur de 25% et des résultats sur opérations financières pour 6% du total.

 

3- Répartition du résultat net par banque

25,5 Md€  (-2,8% par rapport à 2017)

Le bénéfice total des six banques françaises considérées représente plus de 25,5 milliards d’euros en 2018. Il est composé à 30% par le bénéfice de la BNPP, à 27% par le bénéfice du Groupe CA, à 12% par le bénéfice du groupe BPCE, à 15% par le bénéfice de la SG, à 13% par le bénéfice de CM et à 3% par le bénéfice de LBP.

 

4- Taux de marge et de rentabilité par banque

18,2% (+2,2 points par rapport à 2017)

25,5% et 18,2% représentent respectivement le taux de marge moyen (rapport Résultat Brut d’exploitation/PNB) et le taux de rentabilité moyen (rapport Résultat Net/PNB) des six banques du panel. Le groupe CM et le groupe CA affichent tous deux un taux de marge de 35%, avec un taux de rentabilité moyen respectivement de 20% et de 22 %, légèrement au-dessus de la moyenne des six banques. Il est à noter la progression du taux de rentabilité moyen de la SG et de CM par rapport à l’année précédente. Le taux de rentabilité de la SG augmente à 18%, ce qui correspond au taux de rentabilité moyen des 6 banques, tandis que le CM dépasse cette moyenne pour atteindre 20% en 2018.

En ce qui concerne le taux de marge moyen, soulignons l’augmentation du taux de marge côté SG. Il était en 2017 en deçà de la moyenne des six banques (26%), mais s’établit en 2018 juste au-dessus de la moyenne (taux de marge de la SG à 29% contre un taux de marge moyen calculé sur les données des six banques de l’échantillon à 28,5%).

Le bilan des banques françaises en 2018 en 3 chiffres

5- Bilan total

7 576 Md€ (+3,6% par rapport à 2017)

7 576 milliards d’euros : c’est le bilan total des six banques françaises considérées en 2018. Ce bilan global est constitué pour un plus de la moitié du bilan de BNPP (27%) et du groupe CA (25%). Les autres banques étudiées complètent cette composition avec 17% du bilan respectivement couverts par la SG et par BPCE, 11% par CM et enfin 3% par LBP.

 

6- Décomposition de l’actif

43,9% (stable par rapport 2017)

En 2018, pour les six banques de l’échantillon, les principaux postes de l’actif sont, en moyenne, les prêts et créances sur la clientèle au coût amorti (43,9% du total de l’actif en moyenne), les actifs financiers en valeur de marché par résultat (16,1% du total de l’actif en moyenne), les prêts et créances sur les établissements de crédit (9,9% du total de l’actif en moyenne), les placements des activités d’assurance (8,7% du total de l’actif en moyenne) et les actifs financiers à la juste valeur par capitaux propres (5,7% du total de l’actif en moyenne). Derrière ces moyennes se trouvent des disparités attribuables notamment au business model de chacune des banques et à la prégnance de certaines de leurs activités. Par exemple, le poste des actifs financiers en valeur de marché par résultat représente 28% de l’actif total de SG tandis qu’il représente respectivement 3% et 4% de l’actif du CM et de LBP. Les actifs financiers à la juste valeur par capitaux propres présentent aussi des disparités : ils représentent 14% de l’actif du groupe Crédit Agricole contre 4% en moyenne dans l’actif des cinq autres banques étudiées.

A noter que la répartition des postes de l’actif est cette année concernée par les différents reclassements relatifs à IFRS9.

 

7- Décomposition du passif et ratio d’endettement

46,2% (+4 points par rapport à 2017)

En 2018, pour les six banques de l’échantillon, les principaux postes du passif (en % du passif total) sont, en moyenne, les dettes envers la clientèle (46,2%) et les passifs financiers à la juste valeur par défaut (13,9%). Derrière ces moyennes se trouvent des disparités attribuables notamment à la prégnance de certaines activités au sein de chaque banque (par exemple, le poste dette envers la clientèle représente 76% du passif de LBP tandis qu’il représente 32% du passif du groupe SG). Notons que le poids du poste dette envers la clientèle augmente entre 2017 et 2018, tandis que celui des passifs financiers à la juste valeur par défaut baisse légèrement pour l’ensemble des banques.

5 indicateurs sur l’efficacité opérationnelle et le rendement de l’actionnaire

8- Distribution des dividendes

64% (-11 points par rapport à 2017)

Les cinq banques françaises de l’échantillon (BNPP, SG, Groupe CA, BPCE et LBP) présentent un taux de distribution des dividendes (dividende par action / bénéfice par action) situé entre 45% et 64% en 2018. Le groupe BPCE distribue 64% de son bénéfice net en dividendes, avec un dividende « ordinaire » par action de 0,30 € (auquel s’ajoute également un dividende exceptionnel de 0,48€, dont le paiement dépend de la finalisation du projet de cession par Natixis des activités de banque de détail à BPCE SA, non comptabilisé pour le calcul du taux de distribution). Le taux de distribution était de 74 % en 2017 avec un dividende de 0,37€. Côté BNP Paribas, le montant du dividende par action n’a pas varié, à 3,02€ en 2017 et 2018. Le taux de distribution a quant à lui progressé de 3 points, passant de 50% en 2017 à 53% en 2018, et est lié à la baisse du bénéfice par action de 0,32€.

NB : Le groupe CM est exclu de l’échantillon suite à la fin de la cotation des actions CIC.

 

9- Coefficient d’exploitation

71,2% (+1,2 points par rapport à 2017)

Le coefficient d’exploitation de chacune des banques de l’échantillon se situe entre 62% et 83%, et le coefficient d’exploitation moyen (rapport frais de gestion/PNB) des cinq banques (BNPP, BPCE, CA, SG et CM) est de 71,2%. Il est toutefois à noter qu’avec un coefficient respectivement à 62% et 65%, les plus faibles de l’échantillon, le groupe CA SA et le Crédit Mutuel présentent une rentabilité opérationnelle supérieure à la moyenne de l’échantillon qui se situe à 71% (semblable à celle de 2017). A contrario, La Banque Postale dispose du coefficient d’exploitation le plus élevé de l’échantillon, à 83%.

 

10- Productivité moyenne par employé

623 035 € (-0,6% par rapport à 2017)

Le produit bancaire moyen par employé, qui correspond à la somme des produits composant le PNB rapporté au nombre moyen d’employés sur la période, varie significativement entre les différentes banques de l’échantillon, allant parfois du simple au double. Le groupe CA présente la productivité moyenne par employé la plus élevée, à 623 035 € pour l’année 2018, suivi par CM et BPCE dont chaque employé génère respectivement en moyenne 424 491 € et 368 621 € de produits bancaires. Comparativement à 2017, mis à part le groupe CA qui conserve une productivité relativement stable (-0,6%), la productivité moyenne par employé baisse, de manière significative, pour la plupart des banques étudiées (baisse de 30% côté CM et de 37% côté BNPP sur cet indicateur).

 

11- Rentabilité opérationnelle moyenne par employé

80 745 € (-0,6% par rapport à  2017)

La rentabilité opérationnelle moyenne par employé (rapport résultat d’exploitation/nombre moyen d’employés sur la période) présente des écarts moins prononcés que la productivité moyenne par employé. En effet, si le groupe CA affiche également une rentabilité moyenne par employé de 80 745 € - la plus élevée - elle est suivie par CM et BPCE avec une rentabilité moyenne par employé respectivement de 75 631 € et 59 872 €. L’ensemble des banques de l’échantillon ont vu leur rentabilité opérationnelle moyenne par employé baisser, exceptions faites de la SG et du groupe Crédit Agricole, qui présentent une hausse respective de 14% et 1%.

 

12- Rendement net de l’action

10,4% (+5,4 points par rapport 2017)

En moyenne, le rendement de l’action sur la période (rapport bénéfice net par action/cours de l’action à décembre de l’année à laquelle se réfère le bénéfice net par action) se situe à 7,5% (sur l’échantillon des quatre banques françaises BNPP, BPCE, CA et SG), alors qu’il était à 5% en 2017.  Au sein de l’échantillon considéré, le rendement net de l’action se situe entre 7,3% et 7,9% en 2018. Cette hausse du rendement net de l’action est liée à la relative stabilité du montant du dividende par action distribué (en lien avec les objectifs de distribution présentés dans le plan stratégique de chacune des banques) et la baisse du cours des actions des établissements concernés.   

Indicateurs de gestion des risques – Evolution 2017 / 2018

13- Densité des RWA

30% (stable par rapport à 2017)

Le ratio de densité des RWA – Risk Weighted Assets (rapport RWA/actif total) se situe autour de 30% aussi bien en 2017 qu’en 2018 : il se situe entre 28% et 33% en 2017, et entre 29% et 32% en 2018. La densité de RWA est relativement stable entre 2017 et 2018, voire en légère hausse pour LBP, SG et CM. BNPP et CA voient leur ratio de densité de RWA diminuer de 1 point de pourcentage à 32% et 29%.

 

14- Composition des fonds propres pleins

401  Md€ (+3% par rapport à 2017)

Les fonds propres (pleins) sont en légère augmentation entre 2017 et 2018. Ils représentent au total 401 milliards d’euros en 2018 pour les six banques françaises de l’échantillon, pour lesquelles on constate une augmentation de 1% et 4% selon les banques considérées. Notons toutefois la baisse de 500 M€ du total des fonds propres pleins de la LBP, soit 4%, entre 2017 et 2018.  

 

15- Composition des RWA

87% (stable par rapport à 2017)

Le niveau global des RWA est en légère hausse entre 2017 et 2018.

La principale composante sont les emplois pondérés au titre du risque de crédit, qui représentent plus de 81% des RWA, avec une moyenne qui s’établit à près de 87% sur l’échantillon (voire près de 90% dans les cas du Groupe CA et de CM), stable par rapport à 2017.

Le poids des emplois pondérés au titre du risque opérationnel oscille entre 9% et 14% et est 3 à 6 fois supérieur à celui des emplois pondérés au titre du risque de marché qui sont eux, au global, en légère hausse par rapport à 2017.

 

16- Ratio prudentiels

13,78% (stable par rapport à 2017)

Les ratios prudentiels CET1, Tier 1 et total Solvency ratio (respectivement rapport fonds propres CET1/RWA, rapport fonds propres Tier 1/RWA et rapport total fonds propres/RWA) restent dans l’ensemble relativement stables entre 2017 et 2018. Le ratio CET1 moyen est de 13,78% en 2017, stable par rapport à 2017 (13,8%). Il oscille, pour les banques de l’échantillon considéré, entre 10,9% et 17,5%. Le Total Solvency ratio moyen est égal à 17,68%, en légère baisse par rapport à 2017, alors à 18%.  Ce ratio se situe pour les banques de l’échantillon, entre 15% et 20,5%. Cette légère baisse (en moyenne) peut s’expliquer par une concentration plus forte autour de la moyenne du ratio des taux des six banques étudiées. En effet, une plus faible disparité concernant le niveau de ce ratio est à constater.

L’impact social dans banques françaises dans le monde en 4 indicateurs

17- Effectif mondial des 6 groupes bancaires français

708 928 (+1% par rapport à 2017)

Avec 708 928 emplois occupés dans le monde, les six banques françaises considérées représentent 0,01% de la population mondiale. De fortes disparités existent entre les établissements de l’échantillon. BNPP dispose du plus important effectif parmi les banques de l’échantillon avec 202 624 employés dans le monde. L’effectif de LBP (28 926 collaborateurs) représente environ 1/5 de celui du groupe SG (149 022 collaborateurs), et l’effectif du groupe CA (141 000 collaborateurs) représente 1,34 fois celui du groupe BPCE (105 458 collaborateurs). Comparés à 2017, SG, BNPP et Groupe CA ont gonflé leurs effectifs niveau monde de respectivement 1,3%, 2,9% et 0,3%.

 

18- Mixité des effectifs du groupe

57,2% (+0,5 points par rapport à 2017)

La proportion de femmes au sein des cinq grandes banques françaises étudiées (BNPP, CM, BPCE, LBP et SG) est la suivante : en moyenne, tous postes confondus, 57,2% de collaborateurs sont des femmes. En outre, ces chiffres renferment certaines différences. En effet, en 2018, 61% des collaborateurs de LBP sont des femmes, tandis qu’au sein de BNPP, la stricte parité homme/femme est quasiment respectée avec 52% de femmes. On constate toutefois que la part des femmes parmi les cadres est plus faible (46,07 % en moyenne).

 

19- Départ et recrutement en CDI

8,8% (-0,2 points par rapport à 2017)

Le taux de renouvellement du personnel – i.e. [(Nombre de départs en CDI au cours de l’année 2018 + Nombre d’arrivées en CDI au cours de l’année 2018) /2] / Nombre de CDI au 1er janvier de l’année 2018 – au sein des banques de l’échantillon (hors LBP) est de 8,8% en 2018. Le solde recrutements CDI – départs CDI en 2018 est négatif au sein de BPCE et du Groupe CA  (respectivement 1 318 et 101) et positif du côté du CM, de SG et de BNPP (respectivement 1 528, 245 et 3 491). Pour l’ensemble des banques étudiées (exception faite du groupe CA), le taux de renouvellement du personnel est en baisse. Il est de 5,1% pour le Groupe BPCE (contre 6,9% en 2017) et de 12,1% pour la SG (contre 12,9% en 2017).

 

20- Rémunération moyenne des banques et taux d’absentéisme

47 257€ (+ 1,77% par rapport à  2017)

La rémunération moyenne des employés des cinq banques françaises considérées (BNPP, CM, BPCE, LBP et SG) s’élève à 47 257 € en 2018, pour un taux d’absentéisme moyen de 5,4%. Plus précisément, la rémunération moyenne s’étend de 37 628 € pour BPCE à plus de 56 000 € pour BNPP et SG. Le niveau moyen de rémunération des collaborateurs de BPCE est 1,49 fois inférieur à celui de la SG pour un taux d’absentéisme (congé maternité inclus) 2 fois plus important (respectivement 7,4% et 3,6%). Par ailleurs, BPCE présente un taux d’absentéisme moyen comparable à celui du Groupe CA et une rémunération moyenne 1,3 fois inférieure.