Besoins hydriques de la filière Hydrogène en…

Sia analyse les limites du système actuel et propose des pistes pour redessiner les principes directeurs de l'assurance climatique selon les profils de risques
Alors que l’assurance traverse des mutations profondes sous l’effet des évolutions technologiques, économiques et sociétales, Sia dévoilait fin mars un livre blanc sur L’Assurance de demain, en collaboration avec obendy® et Finance Innovation et évoquant longuement le thème de l’assurabilité (téléchargez le livre blanc à la fin de cet article).
Dans le même temps, le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan (HCSP) publiait son rapport Repenser la mutualisation des risques climatiques, une analyse structurée des limites actuelles de notre système de couverture face à la montée des aléas naturels.
L'un des messages clés issus de notre livre blanc portait sur l'inassurabilité de certains risques, en particulier du fait des catastrophes naturelles. Nous constations que le secteur devrait inéluctablement se réinventer sa manière de mutualiser les risques. Le rapport du HCSP vient parfaitement s'aligner avec ce message et propose trois scénarios de mise en œuvre pour ouvrir les débats :
Un socle minimal de couverture avec garanties complémentaires en cas d’évènements climatiques majeurs
Une réassurance publique étendue à l’ensemble des risques climatiques
Une « Sécurité sociale climatique », fondée sur une socialisation complète et universelle des risques climatiques affectant les logements
Ces scénarios, présentés lors de la conférence du HCPS suivie de deux tables rondes réunissant experts de l’assurance, de la protection sociale et des risques climatiques, ont suscité des échanges riches, reflétant un désaccord de fond sur la soutenabilité actuelle du modèle.
À la lecture du rapport et la lumière de ces échanges, nous estimons qu’aucun des scénarios, pris isolément, ne permet de répondre de façon satisfaisante à la problématique de l’inassurabilité. Une approche unique semble inadaptée à la diversité des territoires, des risques et des acteurs concernés.
Nous proposons ainsi une approche modulaire, à géométrie variable :
Pour les territoires à risque élevé et faible résilience socio-économique : recours accru à la solidarité nationale (scénario 2), avec pilotage public renforcé
Pour les zones urbaines/périurbaines à risque modéré : maintien d’un socle assurantiel privé (scénario 1), avec conditionnalité de couverture à la prévention
Pour les aléas systémiques de long terme (sécheresse, montée des eaux) : construction progressive d’un filet de sécurité intégré (scénario 3), financé en partie via une fiscalité climatique
Au-delà de cette modularité, certains principes structurants nous paraissent essentiels pour faire évoluer le débat :
Rendre publique la cartographie des zones inassurables et l’intégrer dans l’aménagement du territoire (travaux amorcés par la CCR)
Créer un mécanisme de cofinancement de la prévention, réunissant collectivités, assureurs et État
Inclure l’assurance vie et santé dans les discussions sur les impacts climatiques (ex. risques sanitaires liés aux vagues de chaleur)
Instaurer une conférence nationale inter-acteurs sur le modèle des COP, pour assurer un pilotage continu de l’évolution des risques et des solutions
Comme l’ont exprimé les autrices du rapport (M. Viennot, M. de Montaignac et A. Robinet) et relayé par le Haut-Commissaire à la stratégie et au plan, Clément Beaune, ces scénarios ne sont pas des réponses figées, mais des catalyseurs d’un débat collectif à construire sur le climat et la protection contre les risques.
Quel avenir pour l’assurance de demain ?