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Relations Startups - Grands Groupes - Le cas SNCF Digital

Le cas SNCF Digital

Le cas SNCF Digital

Depuis 2015 et le lancement du programme #DigitalSNCF, le groupe SNCF montre clairement sa détermination à accélérer sa transformation digitale. L’objectif est clair : ne plus seulement être un opérateur ferroviaire mais bien un intégrateur de mobilités ancré dans l’air du temps. Les enjeux majeurs ont été fixés autour de l’amélioration du service au voyageur, de la performance industrielle, de la performance managériale et de la sécurité ferroviaire. La Direction du Digital est chargée d’assurer une transformation digitale à l’échelle du groupe, d’accompagner les métiers dans leur transformation et de définir une stratégie digitale groupe. Elle est l’organe principal de l’accélération de projets digitaux au sein du Groupe. Elle travaille avec l’ensemble des métiers pour réaliser avec eux leurs projets digitaux et mettre à disposition de tous, un ensemble d’outils et de plateformes technologiques.

Elle est organisée en quatre Fabs qui regroupent expertises et ressources : une Fab IoT, une Fab Big Data, une Fab Design et une Fab Open Innovation.

Questions à Romain Lalanne, Directeur Innovation chez SNCF Digital

Au sein de SNCF Digital, Romain Lalanne est notamment responsable de la Fab Open Innovation, une structure dont la mission est d’accélérer les projets digitaux SNCF avec les écosystèmes externes. Cela passe par trois axes d’intervention : accompagner des directions SNCF qui cherchent à introduire des ruptures digitales dans leurs projets ou des solutions pouvant être apportées par des startups, déployer des socles et outils autour de l’open innovation et mettre en place un système de relations avec les écosystèmes d’innovation.

 

Quelles sont les natures de relation que la Fab Open Innovation développe avec les startups ?

La majorité des partenariats startups que l’on développe reposent sur des prestations avec un modèle client-fournisseur. Dans ce modèle, nous intégrons des briques d’innovation qui sont portées par des startups pour accélérer notre transformation digitale. Cela peut se faire dans les cas d’usage, les technologies, les modèles économiques ou la performance opérationnelle. Les terrains d’innovation sont variés.

Mais nous développons d’autres types de partenariats autour de l’ouverture de données SNCF. Cette ouverture se fait par une API proposant les horaires des trains pour permettre à des startups partenaires d’intégrer nos données dans des services autour de la mobilité. Avec ce modèle d’API, nous voulons par exemple articuler nos données de mobilité avec celles d’autres modes de transport, comme les VTC pour améliorer le service de bout en bout et permettre aux compagnies de VTC d’ajuster leurs flottes présentes en gare en temps réel.

Nous avons également un fonds d’investissement. La nature des relations est un peu différente car on investit en cherchant à cumuler un rationnel financier et une cohérence stratégique. Le fonds a pour l’instant investi dans onze startups dont certaines travaillent avec le groupe SNCF, comme c’était le cas pour Ermeo dans le domaine de la maintenance industrielle digitalisée. Ce travail en amont a facilité la décision d’investissement et l’analyse du dossier car on avait déjà démontré l’intérêt stratégique de la collaboration.

 

Quels sont les objectifs de la SNCF dans la création de ces liens ?

Les objectifs sont multiples et ont également évolué depuis nos premiers contacts avec des startups. Il y a eu trois phases. La première – jusqu’en 2012 – a permis d’apprendre des startups et des entreprises innovantes pour diffuser ainsi une culture de l’innovation digitale dans le groupe. C’est ce que j’appelle la phase d’acculturation. La deuxième phase dite d’expérimentation a vu se lancer les premiers projets entre le groupe et des startups avec un objectif de validation de la soutenabilité économique et technologique de ces projets.

Depuis 2016, nous allons plus loin avec une troisième phase qui est celle de l’intégration. L’enjeu est d’intégrer des briques d’innovation au sein même des process et des projets internes industrialisés. Cette ambition d’industrialisation systématique doit être mise dès le début du projet. Le POC n’est pas une fin en soi, mais bien une phase durant laquelle on valide la soutenabilité d’une innovation.

 

Comment choisissez-vous les startups avec lesquelles vous travaillez ? Avez-vous des critères de sélection particuliers ?

On a plusieurs façons de procéder dans la sélection de startups. Le besoin peut d’abord émaner d’une demande particulière d’une direction SNCF. Ça a par exemple été le cas avec un besoin de dématérialiser des solutions de maintenance ferroviaire jusque-là sur format papier. Le manager opérationnel qui nous a sollicité avait des besoins très précis pour ses équipes.

La Fab peut aussi intervenir de manière pro-active. Dans ce modèle, nous identifions un sujet à investiguer, par exemple dans la relation client, le futur du travail ou l’internet industriel. Puis nous réunissons la communauté interne experte sur le sujet pour proposer une vision commune sur le sujet et des bonnes pratiques partagées pour l’ensemble des projets.

Ensuite au-delà de l’intérêt de la startup pour nos projets, on vise des startups avec une maturité plutôt avancée, avec un produit stabilisé et un modèle économique visible. Je veux dire par là qu’on souhaite être en mesure d’industrialiser donc il faut que la startup soit un minimum robuste, avec un modèle économique trouvé, plutôt qu’une plateforme d’innovation qui se cherche encore.

 

Concrètement, qu’est-ce que vous proposez à vos startups partenaires ?

On apporte deux choses essentielles. La première est un socle d’open innovation, qui comprend notamment des modèles de contrats permettant de réduire de l’ordre de deux semaines la période de rédaction et de retouche du contrat entre la startup et le grand groupe. La seconde ressource que nous apportons repose sur des expertises internes dans des domaines métiers utiles à la startup. C’est particulièrement pertinent pour les startups BtoB. Une startup dans l’internet industriel par exemple devra absolument connaître le contexte ferroviaire.

Enfin je dirais plus généralement que le groupe SNCF représente un immense territoire d’innovation quand on regarde le périmètre de ses activités : plus de 15 000 trains et 2 milliards de voyageurs par an, 3 000 gares et 30 000 km de lignes en France, une présence internationale dans 120 pays…

 

Quel niveau d’implication prenez-vous dans une startup projet ?

C’est simple, tant qu’on n’a pas investi, on n’a rien à dire sur les choix stratégiques de la startup. Dans le cas de SNCF Digital Ventures, le fonds digital de SNCF, nous ciblons des startups qui visent des marchés BtoB avec de fortes barrières technologiques : nouvelles mobilités, IoT, logiciel Saas, data analytics…

 

Quels sont vos thématiques privilégiées pour les prochains mois ?

Au sein de la Fab Open Innovation, il y a plusieurs grandes thématiques sur lesquelles nous travaillons avec trois grands focus : les thématiques clients (nouvelles mobilités, expérience voyageurs, analyse des flux), les thématiques collaborateurs qui intègrent notamment le futur du travail ou la dématérialisation, et les thématiques industrielles (maintenance prédictive, smart building).

Une des thématiques actuelles est le “Mobility-as-a-Service”. Nous regardons particulièrement comment les entreprises technologiques veulent se positionner sur toute la chaîne de valeur de la mobilité en cherchant d’une part à proposer le meilleur service de mobilité aux utilisateurs, et d’autre part à se rapprocher des collectivités locales sur des business qui ne sont pas traditionnellement ceux des pure players.

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