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Impact du COVID-19 sur la consommation électrique.

Le confinement réduit notre consommation électrique jusqu’à 22%.

Le confinement réduit bien notre consommation électrique jusqu’à 22% 

  • Les mesures de confinement impactent nos consommations électriques à la baisse 

  • En Europe, la baisse de consommation électrique est quasi inexistante dans les pays nordiques pour atteindre 22% en Italie et en France (les 2 pays les plus touchés)

  • La forme de consommation journalière évolue fortement transformant tous les jours de la semaine en “dimanche”

  • Les impacts sur les marchés de l’énergie sont fortement impactant : avec une baisse de 37% sur le prix EPEX Spot, augmentation du nombre d'occurrence des prix négatifs (autre article à venir)

La consommation d’électricité en baisse de 12 % à l’échelle européenne

Les données des opérateurs de transports d’électricité des différents pays européens, collectés par l’ENTSO-E, montrent une baisse importante de la consommation électrique suite aux mesures de confinement prises pour chaque pays. On estime qu’en moyenne, en Europe, la consommation électrique a baissé de 12% en lien avec les mesures de confinement, toutes choses égales par ailleurs (au regard de l’historique sur 2015-2019, et après prise en compte des aléas climatiques).

Cette baisse de consommation est particulièrement marquée dans les trois pays les plus affectés par l’épidémie du coronavirus, la France (-22%), l’Italie (-22%), l’Espagne (-13%).

La baisse reste limitée est inférieure à 10% pour les pays du Nord de l’Europe : Royaume-Uni (-9%), Allemagne (-7%) et Pologne (-8%).

Les pays scandinaves ont une évolution de consommation électrique non significative.

En effet, cette variation d’impact sur les consommations électriques nationales : confinement stricts en Europe du Sud (Italie, Espagne et France), progressif (Royaume-Uni) ou faible/inexistant (Allemagne, Suède).

Impact du confinement au sein de l’UE27 et évolution de la consommation infra-journalière

En soustrayant l’effet climatique, notamment en ramenant l’utilisation du chauffage électrique à conditions normales de saison, il est possible de recréer une référence de consommation. A partir de cette référence, il est possible d’étudier l’effet de baisse de consommation électrique en détail.

Le plus fort de la réduction de consommation est visible sur les jours ouvrés et nous pouvons constater une érosion flagrante de la pointe de consommation matinale (plus fort impact à 10h en France). Les profils de consommation du Week-End et surtout des dimanches restent faiblement impactés.

La suspension de consommation électrique des écoles et universités, de la plupart des magasins non-essentiels, des sites tertiaires et d’une certaine partie de l’industrie modifie en profondeur la forme de notre consommation infra journalière. La consommation quotidienne au niveau européen ressemble désormais à un dimanche tous les jours de la semaine !

Les modèles de prévision « surpris » par le niveau et la forme inattendue de la consommation électrique

En France, les modèles de prévision utilisés par RTE (Réseau de Transport d’Electricité) s’appuient majoritairement sur l’historique de la consommation électrique en France. La situation inédite au début de la période de confinement a fait explosé les erreurs de prévisions en Day-Ahead (J-1) avec une pointe à 6000 MW le mardi 17 mars dernier au premier jour du confinement. 

Depuis les jours de Week-Ends et les lundis restent toujours plus difficiles à prévoir avec une amélioration significative récemment pour revenir sur une prévisibilité équivalente quelque soit le jour de la semaine.

De plus les modèles intègrent des techniques de recalage qui permettent de capitaliser sur les évolutions constatées à (très) court terme de la consommation réalisée (reprévision du jour). La qualité de la prévision infra-journalière quant à elle est restée stable aux alentours de 370 MW.