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4ème édition du benchmark européen du biométhane

Un décryptage complet des principales filières d’Europe

Avec 77 unités supplémentaires au niveau Européen le biométhane conserve son élan dans un contexte de fortes évolutions réglementaires. Dans cette nouvelle édition Sia Partners et le Think Tank France Biométhane vous proposent une analyse détaillée des filières biométhane de 11 pays et des grandes tendances Européennes.

Un secteur hétérogène et en constante évolution

On dénombre 621 unités dans les principaux pays producteurs d’Europe à fin 2018 contre 566 en 2017. Ces installations cumulent une capacité d’épuration de biogaz de 567 000 Nm3/h soit 22 TWh de biométhane annuel. A titre de comparaison, cette production sur l’année 2019 correspondrait à environ 5% de la consommation finale française de gaz naturel.

Les filières biométhane en Europe ne sont pas toutes au même niveau : malgré la progression de la France et du Royaume-Uni, l’Allemagne continue de peser pour plus d’un tiers du nombre d’unités sur le vieux continent. Mis à part la Suède, qui a été le premier pays à développer sa production de biométhane, la plupart des grands producteurs ont fait le choix de l’injection sur le réseau qui a été largement motivé par les tarifs de rachat. Dans un avenir proche, les systèmes mis en place autour des quotas de biocarburants pourraient inverser la tendance.

En attendant, plus de 80% de ces unités sont aujourd’hui connectées aux réseaux de gaz nationaux (stable par rapport à 2017) et sont principalement alimentées par des déchets organiques, agricoles et des cultures énergétiques qui restent majoritaires bien que sérieusement délaissées ces dernières années (17 unités en 3 ans). Côté valorisation du biogaz, l’épuration en biométhane continue de croître en proportion même si les 16 500 unités de biogaz de ces pays sont encore principalement utilisées pour la production d’électricité.

Quelques pays soutenus par les mécanismes d’aide prennent le relai des producteurs historiques

La maturité et la vitesse de progression des différents pays sont assez hétérogènes. On distingue en effet 3 niveaux de production en Europe : l’Allemagne et le Royaume-Uni en tête avec une capacité cumulée de plus de 100 000 Nm3/h de biogaz traité et qui servent d’exemples pour la plupart des pays d’Europe de l’Ouest. La Suède (malgré un manque de dynamisme), le Danemark, la France et les Pays-Bas avec des capacités d’environ 35 000 Nm3/h. Les autres pays ayant une capacité 3 fois inférieure ne représentent qu’une part infime de la production.

Du point de vue de la dynamique, le secteur a doublé son nombre d’unités sur les 4 dernières années mais la progression du biométhane semble cependant se stabiliser en Europe. La croissance reste forte, +9% en nombre d’installations et +6% sur la capacité installée, et est principalement portée par des pays encore « jeunes » vis-à-vis du biométhane, comme le Danemark, la France et l’Italie, qui profitent d’un cadre réglementaire favorable.

Les tarifs de rachat garantis de biométhane ont fortement soutenu la croissance de ces dernières années. Aujourd’hui plusieurs pays suffisamment matures mettent en place des systèmes d’appels d’offres pour inciter les producteurs à réduire leurs coûts et à devenir de plus en plus indépendants des mécanismes de soutien. D’autres pays souhaitent stimuler la demande en bioGNV en imposant des quotas de biofuels couplés à l’émission de garanties d’origine. C’est le cas par exemple au Royaume-Uni qui change d’orientation sur ses aides d’Etat ou en Italie, championne du GNV en Europe, qui enregistre déjà 900 demandes de raccordements d’unités de biométhane au réseau.